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L'année des convulsions

Après sept ans de guerre pour les Français, bien plus pour les Algériens, le temps se contracte soudain. 1961 : référendum sur l'autodétermination, putsch militaire à Alger, bombes de colons exaspérés, début de négociations. Les secousses politiques se succèdent. La cadence s'accélère. L'issue du conflit s'annonce, la délivrance est proche. Algériens, Français, chacun tente de forcer le destin en sa faveur. 1961 est l'année où,
en France, la guerre va culminer.

Maurice Papon, exécutant de premier ordre, ici lors de sa prise de fonction en mars 1958, dans la cour d'honneur de la préfecture de Paris. Dans cette même cour, début octobre 1961, il déclarera aux policiers : « Pour un coup, vous pourrez en rendre dix ». Quatre policiers, en effet, sont tombés sous les balles du FLN en août 1961, sept en septembre, trois début octobre. En tout, depuis 1958, près de quarante officiers de police, gardiens et brigadiers ont été tués. Ces obsèques répétées font monter la tension dans des commissariats déjà travaillés par l'influence de l'OAS. C'est en partie sous la pression de sa base et pour la rassurer, que Papon a décrété le couvre-feu. Ce couvre-feu discriminatoire, il ne concerne que les seuls Algériens, est en contradiction avec les principes de la Constitution. Voilà pourquoi le pouvoir, hypocritement, n'en fait pas un texte officiel mais... un simple conseil.

Michel Debré, le grand intendant. À la Justice quand De Gaulle était Premier ministre, Premier ministre à son tour quand De Gaulle est Président de la République. Sans son accord, Papon n'aurait pas pu conseiller le couvre-feu.

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